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Le paratonnerre s’élevait de 3m.35 au-dessus de la pointe du toit où on l’avait planté. Le double de cette quantité, ou 6m.70, laisserait le crampon à 0m.61 : en dehors du cercle d’action du paratonnerre, si à tous les étages d’un édifice le rayon de ce cercle était, comme on l’admet, le double de la hauteur de la tige au-dessus de la portion de bâtisse qui en supporte la base. Ainsi, des deux moyens de déterminer le cercle d’action d’un paratonnerre que nous nous étions proposé d’examiner, l’un, celui qui restreint le plus cette action, n’est pas infirmé par l’événement de Purfleet ; l’autre lui est directement contraire, sur quoi, cependant, il importe de remarquer, et que la pointe de la tige de ce magasin n’était pas bien aiguë, et que l’amplitude d’action vient d’être mesurée relativement à un cordon, de pierres de taille parsemé de crampons métalliques.

Le 17 juin 1774, la foudre tomba à Tenterden (Kent), sur une des quatre cheminées de la maison de M. Haffenden, quoiqu’une d’entre elles fût surmontée d’un paratonnerre. Celle que la foudre démolit, se trouvait entourée à quelque distance de gouttières en plomb ; elle était éloignée de 15m.24 de la tige pointue ; la pointe, d’ailleurs, ne dépassait le niveau des sommets des quatre cheminées, que de 1m.52 ; ainsi, la distance était dix fois plus grande que la hauteur du paratonnerre au-dessus du point foudroyé. Le coup si souvent cité de Tenterdeen, n’a donc rien de contraire aux opinions régnantes. Ajoutons que le conducteur n’était pas d’une forme et d’une construction entièrement irréprochables.

Un violent coup de foudre atteignit la vaste maison