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rapporte à un niveau différent et inférieur ; quand on veut la mesurer sur le sol, par exemple ? Ou bien, le paratonnerre situé au sommet d’un clocher, protége-t-il à terre un cercle qui serait décrit avec un rayon double de la somme des hauteurs du clocher et du paratonnerre ? Ces questions importantes paraissent avoir à peine été posées. Voici quelques chiffres qui, sans les résoudre entièrement, pourront guider les constructeurs.

Le 15 mai 1777, la foudre frappa le magasin à poudre de Purfleet, à 5 lieues de Londres, malgré le paratonnerre que Franklin, Cavendish, Watson, etc., y avaient fait établir.

Le météore tomba sur un crampon en fer qui à l’aide d’une soudure en plomb unissait deux dalles de la corniche dont l’édifice était entouré à la base du toit. De là il s’élança sur un tuyau de décharge et le suivit jusque dans l’eau d’un puits, sans autre dégât que la rupture de la pierre qui se trouvait interposée entre le crampon et le tuyau.

Je trouve sur les figures à échelle qui représentent le bâtiment, que la pointe du paratonnerre était à 7m92 de hauteur au-dessus du niveau des dalles de la corniche ; que la distance horizontale comprise entre le prolongement vertical du paratonnerre et le crampon foudroyé, n’était que de 7m.31.

Ainsi le paratonnerre, loin d’avoir garanti, à la base du toit, un espace circulaire d’un rayon égal au double de sa hauteur au-dessus de la corniche, n’avait pas même étendu cette action préservatrice jusqu’à une distance égale à la simple hauteur.