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tant occupé de la construction des paratonnerres, disait, en 1788, qu’une tige de 4 à 5 mètres de hauteur fixée au faîte d’un édifice, défend tout autour d’elle un cercle de 16 mètres de rayon. D’après cela, l’action préservatrice irait horizontalement et dans tous les sens, à plus de trois fois la hauteur de la tige du paratonnerre au-dessus de la bâtisse à laquelle il est fixé.

La section de physique de l’Académie des sciences restreignit cette limite. En 1823, consultée par le ministre de la guerre, elle parut adopter l’opinion de M. Charles; elle admit, mais sans dire sur quelles bases, qu’un paratonnerre protége autour de lui un espace circulaire d’un rayon égal au double de sa hauteur.

Une aussi imposante autorité devait entraîner l’assentiment public. Aussi les auteurs des traités de physique et de météorologie les plus récents, d’accord avec la commission académique, donnent-ils généralement à la zone circulaire qu’un paratonnerre protége complètement, un rayon double de la hauteur de la tige.

Admettons que cette fixation soit exacte pour une tige de paratonnerre implantée sur un édifice ordinaire de pierre de taille et de moellon, ou sur un comble commun en charpente recouvert de tuiles ou d’ardoises. En sera-t-il de même si de fortes masses de métal sont entrées dans la construction du comble ou de l’édifice ? Personne assurément n’oserait le soutenir.

Un paratonnerre, dit-on, ne protége un toit ou une terrasse, que dans une étendue égale au double, de la hauteur qu’il a au-dessus de ce toit ou de cette terrasse. Sa sphère d’action est-elle aussi restreinte, quand on la