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en grand, transformèrent aussi des nuages orageux en nuages ordinaires.

CHAPITRE XLV.
des paragrêles.

Les observations rapportées dans le chapitre précédent ouvraient une large et brillante carrière dans laquelle il est regrettable qu’on ne soit pas entré. La formation de la grêle semble incontestablement liée à la présence dans les nuages d’une abondante quantité de matière fulminante. Soutirez cette matière, et la grêle ne naîtra point, ou bien elle restera à l’état ruclimentaire, et vous ne verrez plus tomber sur la terre que du grésil inoffensif. Doute-t-on des grands avantages que l’agriculture retirerait, dans certains pays, de la disparition des orages à grêle ? Voici ma réponse : En 1764, un habitant éclairé du midi de la France écrivait ces lignes dans l’Encyclopédie : « Il n’y a pas d’année où la grêle ne ravage la moitié, quelquefois les trois quarts des diocèses de Rieux, Comminges, Conserans, Auch et Lombez. » Le seul orage du 13 juillet 1788 frappa en France mille trente-neuf communes. Une enquête officielle porta le dégât à 25 millions de francs.

Je sais très-bien que la manœuvre du cerf-volant n’est pas exempte de danger ; que l’orage naît, se développe, se fortifie par un temps généralement calme ; que le vent à l’aide duquel l’appareil pourrait être lancé dans les airs ne commence à souffler qu’au moment où la pluie et la grêle tombent déjà, etc. Aussi n’est-ce pas de cerfs-volants