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tino se composait de sept toits pyramidaux, recouverts de feuilles de métal communiquant avec des gouttières également métalliques qui s’enfonçaient dans la terre. Les sommets de ces pyramides étaient pointus ; ils s’élevaient plus dans les airs que les extrémités des deux lignes sur lesquelles Beccaria opérait. Tout autorise donc à supposer que chaque pyramide soutirait aux nuages autant de matière, au moins, que les minces tiges en question. Sept, multiplié par 360, donne 2,520 ; et si l’on ajoute les 720 des deux tiges, on trouve 3,240. En cavant tout au plus bas, en supposant que le Valentino agissait seulement par ses pointes, que le reste du bâtiment était absolument sans action, nous n’en trouverons pas moins, pour ce seul édifice, que la quantité de matière enlevée à l’orage dans le court espace d’une heure eût suffi pour tuer plus de trois mille hommes.

Il est des physiciens qui tout en accordant que les paratonnerres sont utiles, qu’ils ne peuvent manquer de recevoir les coups foudroyants dont les maisons auraient eu tant à souffrir, de les conduire, de les disséminer sans dommage dans les entrailles de la terre, nient que leur action graduelle et silencieuse ait une grande utilité. Les chiffres auxquels je suis arrivé me semblent devoir les détromper. Ce point est, au reste, trop important, pour que je ne l’envisage pas sous d’autres aspects.

J’ai dit plus haut comment périt Richmann. Si à l’instant où le malheur arriva, il fût parti des nuages orageux un coup de foudre dirigé vers la tige métallique du toit, l’événement, quant à ses conséquences physiques, ren—