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sphère lumineuse et à un bruit semblable à celui de l’eau qui bout très-fortement.

Parvenus à ce point, nous pourrons étudier l’influence de l’isolement, de la hauteur et de la forme de la tige de fer supérieure ou du paratonnerre proprement dit. La mesure de cette influence sera le nombre d’étincelles qui traverseront une lacune donnée du conducteur, dans des circonstances atmosphériques données et dans un temps également donné.

Le nombre de ces étincelles s’accroît rapidement quand la hauteur de la tige augmente ; il diminue, au contraire, très-vite, lorsqu’à égalité de hauteur la tige est entourée et, à plus forte raison, dominée par des objets peu éloignés ; il ne peut donc pas y avoir le moindre doute sur la convenance d’employer des paratonnerres très-hauts et de les placer sur des points culminants des édifices : c’est ainsi qu’on donne tout le développement possible à la faculté dont ces appareils jouissent d’atténuer l’intensité des orages.

L’influence des formes semblait plus difficile à constater. Les uns voulaient que la tige se terminât en boule ; d’autres, d’après Franklin, préconisaient les pointes très-aiguës ; une expérience que, par parenthèse, je ne vois citée nulle part, éclaircira la question.

En 1753, Beccaria établit sur le toit de San-Gioanni-di-Dio, à Turin, une barre de fer qui était maintenue vers le bas par des arcs-boutants formés de ces substances particulières qui transmettent difficilement la foudre. À une petite distance de l’extrémité inférieure de cette barre de fer commençait le conducteur. La partie la plus