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paratonnerres ne saurait être tenu à plus d’attentions, à plus de prévoyance.

Les paratonnerres actuels ne se composent pas seulement de conducteurs en communication immédiate avec des masses métalliques qui, dans tout état de choses, auraient formé une partie intégrante des édifices, qui seraient nécessairement entrées dans leur construction.

Les masses métalliques préservatrices auxquelles le conducteur aboutit sont des tiges élancées, placées ad hoc sur le faîte des bâtiments ; on les termine même ordinairement par des pointes inoxydables et très-effilées. De grands avantages résultent de ces dispositions, de ces formes particulières. Cherchons à les mettre en évidence.

Supposons que le conducteur d’un de ces paratonnerres formés, comme nous venons de le dire, de tiges métalliques élancées et pointues, soit brisé en un point de son trajet, et que l’intervalle compris entre les deux bouts de métal en présence puisse être à volonté étendu et resserré. En temps d’orage, cette lacune, cette solution de continuité du métal, devient le siége de curieux phénomènes.

Donnez à la lacune une amplitude de 2 à 3 millimètres seulement, et pendant tout le temps que le tonnerre grondera au-dessus de votre tête, vous la verrez remplie d’une lumière légèrement sifflante. Quand les deux bouts du conducteur en présence seront écartés de plusieurs centimètres, la lumière n’ira plus du bout supérieur au bout inférieur que par intermittences : des jets instantanés remplaceront la flamme continue ; mais, en revanche, au lieu des légers sifflements de tout à l’heure, vous