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En remarquant la réserve que j’ai mise à m’expliquer sur l’utilité vraie ou imaginaire de sonner les cloches en temps d’orage, on sera étonné de voir l’assurance avec laquelle certaines autorités administratives se prononçaient à ce sujet. Je vois, en effet, dans un arrêté de M. de Marcillac, préfet de la Dordogne, en date du 1er juillet , « que l’opinion suivant laquelle le son des cloches aurait la vertu d’écarter la foudre ou d’en paralyser les effets n’est fondée que sur la superstition, et que le moyen doit infailliblement amener la chute du météore…. » On voit, par ce passage, que la fausse science n’est pas moins dangereuse que l’ignorance complète, et qu’elle conduit infailliblement à des conséquences que rien ne justifie.

CHAPITRE XLIV.
des paratonnerres modernes.

Après avoir passé en revue la longue série de moyens à l’aide desquels les hommes ont successivement espéré pouvoir se garantir de la foudre, nous allons nous occuper des paratonnerres de notre époque, de ceux que Franklin a imaginés, et dont l’efficacité, quoi qu’on en ait pu dire, ne semble pas douteuse. Cette efficacité, au surplus, nous essaierons de la constater par le raisonnement et par le fait, sans rien emprunter, en ce moment du moins, aux théories modernes de l’électricité.

Toutes choses égales, la foudre en général se dirige de préférence sur les parties les plus élevées des édifices.