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LE TONNERRE.

Je trouve, dans un recueil de Mémoires de de l’Isle, membre de l’Académie des sciences, quatre observations faites à Paris, le 6 juin 1712, dans l’intervalle de six minutes, et qui me donnent, après un calcul convenable, pour la hauteur verticale des nuages dans lesquels naissaient l’éclair et le tonnerre :

Cet énorme résultat
8,080 mètres !

Dans les soixante-dix-sept observations que le Mémoire de de l’Isle renferme, il n’en est aucune autre, après celle du 6 juin 1713, qui puisse être calculée. Par un inconcevable oubli, la hauteur angulaire de la région où les éclairs se montraient n’est donnée qu’une fois.

Le même oubli se remarque dans les observations que l’abbé Chappe recueillit à Bitche, en Lorraine, pendant l’année 1757. Les observations de Tobolsk (Sibérie), faites en 1761 par le même astronome, sont plus complètes. J’y trouve que, le 2 juillet, la hauteur verticale des nuées orageuses était de 3,340 mètres.

(Le thermomètre marquait +21° centigrades.)


    de physique, de présenter tous les problèmes comme résolus, toutes les questions comme entièrement épuisées. Des assertions tranchantes, là où le doute devrait accompagner chaque parole, nuisent essentiellement aux progrès des sciences. Signaler des lacunes est encore plus utile qu’enregistrer des découvertes. C’est en essayant de faire disparaître certaines difficultés de la théorie newtoniène de l’émission, que plusieurs physiciens exacts ont donné à l’optique une face entièrement nouvelle. C’est en ne croyant pas sur parole ceux qui criaient naguère à pleine voix « Il n’y a plus rien à trouver sur l’électricité et le magnétisme qui ne soit aujourd’hui du ressort immédiat du calcul », qu’on a enrichi ces deux sciences d’une innombrable série d’étonnants phénomènes dont on n’avait pas la plus légère idée il y a quelques années.