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Il m’a semblé que je mettrais la solution du problème à l’abri de toute contestation, en faisant pour chaque veille de jour d’école et pour chaque lendemain le recensement météorologique dont je viens de parler, et en prenant la moyenne des deux nombres pour l’état normal météorologique des jours d’école, je veux dire pour cet état dégagé de toute influence possible du bruit de l’artillerie. Les résultats ont été :

Parmi les 662 veilles de jours d’école, 128 jours couverts ;

Parmi les 662 jours d’école, 158 jours couverts ;

Parmi les 662 lendemains des jours d’école, 146 jours couverts.

La moyenne de 146 et de 128 ou 137 est tellement inférieure à 158, qu’on serait tenté d’en conclure qu’au lieu de dissiper et de chasser les nuages, le bruit de l’artillerie les condense et les retient ; mais je sais très-bien que les nombres sur lesquels j’ai opéré ne sont pas assez forts pour permettre d’aller jusque-là. Je me bornerai seulement à dire que, relativement aux nuages communs, la détonation des plus forts canons paraît être sans influence.

Voilà donc encore un problème qui exigera de nouvelles recherches. Je prendrai la liberté de les recommander à MM. les généraux commandants de nos écoles d’artillerie. Des observations sur l’état du ciel, recueillies dans le polygone même pendant le tir, auront un grand prix. Celles qui seraient faites à une ou deux lieues de distance, ne contenteraient pas des esprits difficiles : on pourrait craindre qu’à la station météorologique, l’atmo-