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de 90, fut frappé de la foudre en 1793, pendant qu’il se canonnait avec une batterie de la Martinique.

Voici, enfin, le résultat d’un petit travail qui, à défaut d’expériences plus directes, pourra ne pas paraître totalement dépourvu d’intérêt.

Il y a dans le bois de Vincennes, à près de 8 kilomètres de l’Observatoire de Paris, un polygone où l’artillerie s’exerce pendant certains mois de l’année. Ce polygone est armé de 8 pièces de siége tirant de plein fouet ; de 4 pièces de siége tirant à ricochet ; de 6 mortiers, et enfin d’une batterie mobile de 6 pièces. Les écoles ont lieu, certains jours de la semaine, de sept à dix heures du matin. Le nombre de coups qu’on tire chaque jour est d’environ 150. Comme leur retentissement est encore très-fort à l’Observatoire, il m’a semblé que, s’il exerce sur l’atmosphère l’influence à laquelle croient tant de personnes, le ciel doit être plus rarement couvert les jours de tir que les autres jours de la semaine. Telle est l’idée que j’ai soumise à une discussion minutieuse.

M. le général Duchan, commandant de l’école de Vincennes, a bien voulu, à ma prière, faire dresser le relevé des jours où il y a eu tir de l’artillerie, depuis 1816 jusqu’en 1835. Le nombre total de ces jours s’est trouvé de 662.

Les registres météorologiques de l’Observatoire m’ont donné pour chacun des 662 jours d’école l’état du ciel à neuf heures du matin. Dans ces 662 jours, il s’en est rencontré 158 pendant lesquels le ciel, à neuf heures, était entièrement couvert. Sans le tir du canon, ce nombre aurait-il été plus considérable ?