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elles jamais aussi grandes pour les orages qui éclatent sur les pays de plaine ? Cette question n’intéresse pas seulement notre curiosité. Supposez-la résolue affirmativement, et la densité de l’air jouera seule un rôle dans la formation des nuées orageuses. Prenez l’hypothèse contraire, et l’action de la terre deviendra manifeste, et cette action, quelle qu’en puisse être la nature, sera caractérisée par le fait remarquable que le sol d’un pays, en s’élevant, élève en même temps la région des orages ; et il demeurera établi qu’un plateau, qu’une montagne, communiquent, par leur voisinage, à des couches atmosphériques de certaine densité, des propriétés dont ces mêmes couches seraient dépourvues dans un plus grand isolement. Il suffira de ces réflexions pour montrer que le but que je me proposais ici n’est pas encore atteint. Il me reste à chercher quelle est la hauteur des orages dans les pays de plaine peu élevés au-dessus de la mer.

Près d’une chaîne de montagnes, on apprécie la hauteur des nuages d’après celle des sommités ou de toute autre espèce de repères que ces nuages vont couvrir et dont on a fixé les coordonnées verticales par des nivellements barométriques ou trigonométriques. Dans les pays de plaine, on a recours a une méthode, non moins satisfaisante, qui se fonde sur la comparaison du temps de l’apparition de l’éclair et de celui de l’arrivée du bruit du tonnerre.au lieu qu’occupe l’observateur. Cette méthode, j’en indiquerai bientôt les principes. Ici, je dois me contenter de rapporter les résultats qu’elle a donnés[1].

  1. Si ces résultats ne sont pas plus nombreux, il faut s’en prendre à la déplorable habitude qu’ont eue la plupart des auteurs de traités