Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont été se heurter sur le fil qu’ils n’apercevaient pas.

Au surplus, il sera prudent, en temps d’orage, de se tenir à certaine distance du fil du télégraphe électrique ; c’est le seul moyen certain d’échapper au choc des étincelles qui peuvent dépendre, comme nous venons de le dire, des phénomènes d’induction.

CHAPITRE XLI.
des moyens a l’aide desquels on a prétendu mettre
les édifices à l’abri des atteintes de la foudre.
§ 1er. – Des anciens moyens de préservation des édifices.

Columelle rapporte que Tarchon croyait s’être mis complètement à l’abri des coups de tonnerre en entourant sa demeure de vignes blanches.

Près de deux mille ans d’expériences ne nous ont rien appris, relativement aux vignes blanches, qui puisse justifier les espérances de Tarchon[1].

Au xve siècle, on plantait une épée nue sur le mât de chaque vaisseau pour en écarter la foudre. Saint Bernardin de Sienne, qui nous a conservé le souvenir de cette coutume, la qualifiait de préjugé. (Laboissière, Académie du Gard, 1822.)

On verra tout à l’heure ce qu’il faudrait ajouter à l’épée pour qu’elle produisît de bons effets.

La foudre, toutes circonstances égales, frappe de préfé-

  1. Dans le midi de l’Europe, et surtout en Italie, lorsque les cultivateurs voient un rameau de vigne où les feuilles et les fruits sont complétement desséchés, ils ne manquent pas de dire que c’est l’effet d’un éclair.