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Châteauneuf-lez-Moutiers, arrondissement de Digne, département des Basses-Alpes : il y tua neuf personnes et en blessa quatre-vingt-deux. Le curé de Moutiers se trouvait parmi ces dernières. On le ramassa complétement asphyxié ; son surplis était en flammes ; il revint à la vie deux heures après l’accident, et déclara alors n’avoir « rien entendu, n’avoir rien su de ce qui s’était passé. » M. Rokwell, frappé de la foudre en août 1821, n’avait ni vu l’éclair, ni entendu le bruit du tonnerre.

Un ouvrier, H.-N. Reeves, qui travaillait, en juin 1829, au clocher de Salisbury, tomba sans connaissance à la suite d’un violent coup de foudre. Quand on l’eut fait revenir d’un long évanouissement, il déclara qu’il n’avait point vu l’éclair au moment de sa chute.

CHAPITRE XL.
des dangers que causent les fils des télégraphes électriques.

Il arrive quelquefois que les poteaux qui supportent les fils métalliques d’un télégraphe électrique sont frappés par la foudre, et déchiquetés à la manière ordinaire ; les fils restent intacts et soutiennent les parties supérieures du poteau. Quelquefois plusieurs poteaux contigus sont frappés simultanément ; dans d’autres cas, les poteaux foudroyés sont séparés par d’autres, demeurés intacts. Ces faits, parfaitement avérés, ont fait supposer que les fils des télégraphes électriques ajoutent au danger d’être foudroyé pour les personnes qui passent à peu de distance des fils.