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logie ne pouvait qu’y gagner ; je crois aussi que le problème touche, par quelques points, à la physiologie ; il m’a semblé enfin que bien des personnes timides seraient arrachées aux cruelles préoccupations dont elles sont assaillies pendant les orages, s’il était prouvé qu’on n’a rien à craindre de la foudre quand on a vu l’éclair.

Un fermier du Cornouailles, Thomas Olivey, qui fut jeté à terre sans connaissance par un effroyable coup de tonnerre, le 20 décembre 1752, avait si peu entendu le bruit, si peu aperçu la lumière du météore, qu’en revenant à lui, au bout d’un quart d’heure, sa première pensée fut de demander qui l’avait frappé.

Un homme est foudroyé, près de Bitche, le 11 juin 1757. Après qu’il est revenu d’un long évanouissement, l’abbé Chappe lui demande de rendre compte de ses sensations. Voici sa réponse : « Je n’ai rien entendu, je n’ai rien vu. »

Le révérend Antony Williams, recteur de Saint-Keverne (Cornouailles), fut atteint, le 18 février 1770, par le même coup de foudre qui ravagea son église. En revenant à lui, après un long évanouissement, il déclara n’avoir pas vu l’éclair, n’avoir pas entendu le tonnerre.

M. Howard questionna le survivant de deux jardiniers que la foudre avait jetés à terre sans connaissance, en 1807, dans une maison de campagne voisine de Manchester. Cet homme, George Bradbury, déclara positivement n’avoir ni entendu le tonnerre , ni vu l’éclair au moment de l’accident.

Le 11 juillet 1819, le tonnerre tomba sur l’église de