Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mité du canon. De la vallée, cet orage parut si violent, que les habitants d’Héas n’espéraient revoir ni les deux officiers, ni leurs guides. )

Au pic de Baletous, à 3,146 mètres, les 25, 30 et 31 août 1826 ;

(Pluie, grêle, neige ; éclairs d’une extrême vivacité, suivis instantanément d’une détonation. La foudre tomba le 31 sur une perdrix blanche, que les guides de MM. Peytier et Hossard avaient suspendue par une ficelle à un piquet en bois ; le bout du piquet se trouva charbonné ; une traînée de plumes avait été enlevée sur la perdrix, depuis la tête jusqu’à la queue. Du village d’Arrens l’orage avait paru si fort, qu’on ne s’attendait plus à voir redescendre les observateurs du pic de Baletous. )

§ 6. – Est-on frappé de la foudre avant de voir l'éclair ?

Je doute qu’aucun physicien se fût hasardé, il y a peu d’années, à poser publiquement la question qu’on vient de lire. Rien alors ne semblait devoir être plus rapide que la lumière. Une vitesse bien constatée de 80,000 lieues par seconde paraissait assez étonnante pour que l’imagination ne cherchât pas à aller au delà. Les expériences de M. Wheatstone devaient changer la disposition des esprits. Elles ont en effet, je ne dis pas démontré, mais du moins fait entrevoir la possibilité de vitesses plus considérables que celle de la lumière, et cela dans une matière (la matière électrique) dont cent comparaisons tendent à établir l’identité avec celle de la foudre. Le doute énoncé en tête de ce chapitre méritait donc d’être approfondi, sous le point de vue théorique. La météoro-