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pour ne pas voir les éclairs, nous nous bouchâmes les oreilles pour ne pas entendre le tonnerre. Nous étions depuis environ un quart d’heure dans cet état, quand le cocher nous fit savoir, à notre très-vive satisfaction, que tout danger était passé. Le nuage, en effet, se trouvait au-dessous de nous ; il y éclairait encore, il y tonnait, mais notre inquiétude cessa, car nous jouissions d’un ciel pur et du plus beau soleil. »

MM. les capitaines Peytier et Hossard, que j’ai déjà eu l’occasion de citer honorablement, se sont trouvés dans les Pyrénées au milieu de nuages, foyer d’un orage déclaré :

Sur le sommet du pic d’Anie, à 2,504 mètres de hauteur, le 15 juin 1825, et les 20, 24 et 25 juillet 1827 ;

(L’orage du 15 juin dura six heures ; les cheveux des observateurs et les glands de leurs casquettes se dressaient ; on entendait un sifflement autour des parties saillantes des corps. )

Au sommet du pic Lestibète, à 1,851 mètres de hauteur, les 4, 5, 6 et 13 juillet 1816 ;

(Pendant l’orage du 13, il tomba des grêlons en étoile de près de 3 centimètres de diamètre. )

Sur la montagne de Troumouse, à 3,086 mètres, les 9 et 13 août 1826 ;

(L’orage du 9 dura vingt-quatre heures ; il grêla, il plut, les tonnerres furent très-fréquents. La tente, malgré trois toiles superposées de coutil très-serré, parut quelquefois comme embrasée. Le fusil chargé de M. Hossard, laissé par précaution hors de la tente, offrit, le lendemain, plusieurs traces de fusion évidentes à l’extré-