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LE TONNERRE.

cette hauteur, rapportée au niveau de la mer, sera donc qu’elle surpassait notablement la hauteur du rocher où MM. de Saussure avaient établi leurs tentes, c’est-à-dire 3,471 mètres.

Un paragraphe de la relation si célèbre de ces deux grands observateurs, dans lequel ils font mention d’orages qui naissaient à la sommité du Mont-Blanc, toutes les fois qu’il s’y formait deux couches de nuages, nous autoriserait à augmenter d’un millier de mètres le nombre que nous venons de rapporter, et d’affirmer qu’au milieu des Alpes, MM. de Saussure ont vu, ont entendu des orages dont le siége était à environ 4,500 mètres de hauteur verticale au-dessus du niveau de l’Océan.

Grâce à MM. les capitaines Peytier et Hossard, les Pyrénées figureront aussi dans ce chapitre.

En août 1826, à la station géodésique du Pic de Troumouse (élevé de 3,086 mètres), les orages s’engendraient dans une couche de nuages dont la surface la plus voisine de terre était à environ 3,000 mètres de hauteur verticale au-dessus de la mer.

Dans la même année et dans le même mois, au Pic de Baletous, la face inférieure des nuées orageuses se trouva à 3,200 mètres.

En août 1827, à la station du Tue de Maupas (élevée de 3,110 mètres), MM. Peytier et Hossard entendaient des coups de tonnerre dans des nuages qui étaient, toujours par leur face inférieure, à 3,300 mètres !

Voilà donc en Amérique, dans les Alpes, dans les Pyrénées, de véritables, de fréquents orages, à d’immenses hauteurs au-dessus de l’Océan. Les hauteurs sont-