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positions, entre la personne frappée et la personne épargnée : celle-ci se sera trouvée plus loin que l’autre, d’une masse de métal, d’un filet d’eau, etc., cachés sous un parquet, derrière une boiserie, au sein de la terre, etc., sans qu’on s’en soit douté.

Il semble difficile d’arriver par cette voie à reconnaître s’il y a des différences spécifiques entre un homme et un autre homme, relativement à la faculté d’être foudroyé. Le doute n’a pu être éclairci qu’à l’aide d’expériences indirectes qui seront analysées dans un autre chapitre. Ici, je dois me contenter d’affirmer que des différences spécifiques existent, et qu’en temps d’orage, dans deux situations toutes pareilles, tel homme, par la nature de sa constitution, court plus de danger que tel autre homme[1].

§ 4. — S’expose-t-on à être foudroyé quand on court pendant
des temps orageux ?

On prétend qu’il est dangereux, en temps d’orage, de courir à pied ou à cheval ; on prétend même qu’il ne faut par marcher contre la direction du vent et le sens du

  1. Toute réflexion faite, j’essaierai de donner ici en quelques mots une idée générale des expériences auxquelles je viens de faire allusion.

    La matière qui jaillit en étincelles du conducteur d’une machine électrique dont on a tourné quelque temps le plateau, est de la matière fulminante. Comme la matière fulminante, elle se transmet presque sans affaiblissement à travers de grandes étendues de métal, d’eau, etc. Elle traverse aussi assez librement une longue file d’hommes qui se donnent la main en formant la chaîne. Cependant il existe des personnes qui arrêtent brusquement la communication et ne ressentent pas la secousse, lors même qu’elles occupent la seconde place de la file. Ces personnes, par exception, ne sont pas conductrices de la matière fulminante. Par exception il faut donc