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reuses en temps d’orage. Leur transpiration ne saurait manquer de donner lieu à une colonne ascendante de vapeur ; or, tout le monde sait que l’air humide transmet la foudre beaucoup mieux que l’air sec. La colonne de vapeur doit donc, de préférence, conduire la foudre vers le lieu même d’où elle émane. Faut-il s’étonner, après cela, que des troupeaux de moutons soient si souvent foudroyés, et qu’un seul coup puisse amener la mort de trente, de quarante et même de cinquante de ces animaux ?

En Amérique, c’est une opinion généralement admise que les granges (barns) remplies de grains ou de fourrages, sont plus fréquemment frappées de la foudre que les autres espèces de bâtiments.

Ce fait semble aussi devoir être attribué à un courant ascendant d’air humide dont l’origine ne sera pas difficile à trouver, en se rappelant qu’on emmagasine généralement la récolte avant qu’elle soit parvenue à un grand état de sécheresse.

Une seule personne est quelquefois foudroyée au milieu d’un groupe nombreux, sans qu’on entrevoie les causes déterminantes de cette sorte de choix, sans qu’elle ait dans ses vêtements plus de parties métalliques que les personnes voisines, sans que sa position, relativement aux objets environnants, paraisse offrir rien de particulier !

J’ai dit paraisse, car, pour agir activement, une cause n’a pas besoin d’être visible ; car une masse de fer perdue dans l’épaisseur d’une maçonnerie produit tout autant d’effet que si elle était à découvert, etc. Il sera bien rare qu’on puisse affirmer que tout était identique, quant aux