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Des nuages venant du sud et fortement imprégnés de matière fulminante, ne peuvent guère manquer de laisser tomber la foudre, de préférence, sur la première face des édifices au-dessus desquels ils passent. Au surplus, depuis qu’on a constaté que les jets si élevés des aurores boréales se rangent parallèlement à l’aiguille magnétique d’inclinaison, de quel droit nierait-on la possibilité d’une direction commune dans les traits fulminants ?

Suivant Nollet, à hauteurs pareilles et toutes autres circonstances égales d’ailleurs, les flèches des clochers couverts d’ardoises sont plus souvent et plus rudement frappées de la foudre que les flèches construites en pierres.

Il ne faudrait pas, je crois, chercher l’origine de cette singularité dans quelque différence spécifique entre la matière de l’ardoise et l’espèce de pâte dont la pierre est formée. Elle paraît plutôt tenir à l’humidité qui imprègne si facilement, pendant la pluie, la charpente couverte de lattes sur laquelle les ardoises reposent, et à la multitude de clous métalliques qui servent à les fixer.

Plus la matière conductrice agglomérée quelque part a de masse ou de volume, et plus deviennent grandes les chances d’être foudroyé dans son voisinage. Ceci une fois admis, puisque l’homme, dans l’état de vie, est un assez bon conducteur de la matière fulminante, doit-on rejeter d’emblée cette opinion de quelques physiciens habiles (de Nollet, par exemple), que le danger d’être frappé de la foudre dans une église augmente avec le nombre de personnes qui s’y trouvent réunies ?

Une seconde cause peut aussi contribuer à rendre les nombreuses réunions d’hommes ou d’animaux dange-