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Le mieux semble devoir être de se tenir au milieu d’un salon ; mais il faut excepter le cas où l’on aurait un lustre ou une lampe au-dessus de sa tête.

Moins on touche les murs et le sol, et moins on est exposé. Le plus sûr serait donc d’avoir un hamac, suspendu à des cordons de soie, au centre d’une vaste chambre.

À défaut de suspension, il est bon d’interposer entre soi et le sol quelques-uns de ces corps que la matière fulminante traverse le plus difficilement. Ainsi on peut poser sa chaise sur du verre, de la poix, ou sur plusieurs matelas.

Ces précautions doivent atténuer, le danger, mais elles ne le font pas disparaître. Il n’est pas sans exemple, en effet, que le verre, la poix et plusieurs épaisseurs de matelas aient été traversés par la foudre. Chacun doit comprendre aussi que si le météore ne trouve pas tout autour de la chambre un métal continu qui le dirige, il pourra s’élancer d’un point sur le point diamétralement opposé et rencontrer dans sa course les personnes situées au milieu, fussent-elles suspendues dans des hamacs.

Des météorologistes, Balitoro entre autres, affirment que la foudre ne frappe jamais la face nord des édifices. Suivant eux, c’est au sud-est surtout qu’on doit la redouter.

Cette opinion est, dit-on, assez répandue en Italie, pour qu’en temps d’orage beaucoup de personnes prennent la précaution d’aller se réfugier dans les pièces de leurs habitations situées au nord. Si le fait est exact, peut-être ne faut-il y voir que la conséquence de la direction suivant laquelle, dans nos climats, le vent souffle à peu près toujours quand le tonnerre gronde.