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Au Mexique
à plus de 4,630 mètres ;
En Suisse
  »      4,810
Dans nos Pyrénées
  »      3,410 ?

La conséquence serait juste, comme on va le voir tout à l’heure, mais la démonstration manquerait complètement de rigueur. Nous sommes partis, en effet, de l’opinion commune, adoptée sans réflexion, que la foudre s’élance des nuages seulement de haut en bas. Eh bien, je citerai un fait qui établit la réalité de la marche inverse. Nous verrons divers objets frappés et endommagés par un coup de foudre parti de nuages beaucoup plus bas qu’eux.

Nous ne pouvons donc guère espérer de trouver des détermination» certaines des plus grandes hauteurs où se maintiennent les nuages orageux, que dans les relations des voyages faits sur les sommités des principales chaînes de montagnes des deux continents. Telle est aussi la mine où nous allons puiser.

Dans son ouvrage sur la figure de la Terre, Bouguer parle d’un orage qui les surprit, lui et La Condamine, au Pichincha, un des sommets de la Cordillère du Pérou. Lahauteur du Pichincha, au-dessus du niveau de la mer, est de 4,868 mètres.

Le 5 juillet 1788, le lendemain de leur arrivée sur le Col du Géant, MM. de Saussure père et fils y furent assaillis par un violent orage, pendant lequel les éclairs et le tonnerre se succédaient sans interruption. La hauteur des nuées orageuses au-dessus de la montagne ne fut ni déterminée ni évaluée. Tout ce que nous pourrons dire de