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qu’elle portait disparaît si complètement, qu’on n’en retrouve plus aucun vestige. La dame n’avait d’ailleurs reçu que de très-légères blessures.

Sans ces remarques préliminaires, on aurait été étonné de me voir recueillir ici l’explication que le célèbre voyageur Bridone a donnée de l’événement arrivé à une personne de sa connaissance, à madame Douglas.

Cette dame regardait par sa fenêtre pendant un orage. La foudre éclata, et son chapeau (seulement son chapeau) fut réduit en cendres. Suivant M. Bridone, la foudre avait été attirée par le mince fil métallique qui dessinait le contour du chapeau, et sur lequel s’appuyait l’étoffe. Aussi propose-t-il de renoncer à ces bordures de métal ; aussi se prononce-t-il contre la mode si répandue de maintenir et d’orner les cheveux avec des épingles[1] et des tresses en or ou en argent. Dans la crainte bien naturelle que ses conseils ne restassent sans effet, il demandait « que chaque femme portât une petite chaîne ou un fil d’archal qu’elle accrocherait en temps d’orage aux parties métalliques du chapeau, et par lequel la matière fulminante s’écoulerait jusqu’à terre, au lieu de prendre sa course à travers la tête et les membres inférieurs. »

En résumé, il est mieux, quand il tonne, de n’avoir point de métal sur soi ; mais vaut-il la peine de songer à l’accroissement de danger qu’une montre, que des boucles, que des pièces de monnaie, que les fils, que les chaînes ou aiguilles métalliques dont les femmes font

  1. Kundman rapporte que la foudre fondit une aiguille de cuivre qui servait à retenir les cheveux d’une jeune fille, et, par parenthèse, sans les brûler.