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observations isolées de Padoue et d’Alexandrie. Ces observations réunies détromperont tant de personnes qui se figuraient que des panneaux de verre étaient, pour la foudre, des barrières infranchissables.

Mille exemples ont prouvé que la foudre ne tombe jamais sur un homme ou sur une femme, sans attaquer plus particulièrement les parties métalliques de leurs ajustements. On peut donc admettre que ces parties augmentent sensiblement le danger d’être foudroyé. Cette supposition, personne ne la révoquera en doute, s’il s’agit de masses de métal un peu fortes ; en tout cas, je dirais que, le 21 juillet 1819, la foudre tomba sur la prison de Biberach (Souabe) et qu’elle alla frapper dans la grande salle, au milieu de vingt détenus, un chef de brigands déjà condamné qui était enchaîné par la ceinture.

La supposition sera plus difficile à justifier quant aux légères parties métalliques qui entrent dans nos vêtements habituels. Ne pourrai-je pas cependant qualifier du nom de preuve, l’observation curieuse faite au Bréven, en 1767, par Saussure et ses compagnons de voyage :

Le temps était orageux. Quand les observateurs élevaient la main et étendaient un doigt, ils sentaient à l’extrémité une sorte de picotement. « M.. Jalabert (nous dit le célèbre voyageur), qui avait un galon d’or à son chapeau, entendait (de plus) autour de sa tête un bourdonnement effrayant. On tirait des étincelles du bouton d’or de ce chapeau, de même que de la virole de métal d’un grand bâton que nous avions avec nous[1]. »

  1. Je savais depuis longtemps que, d’après divers observateurs, l’atmosphère, quand elle est fortement imprégnée de matière ful-