Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tembre 1780, par le violent coup de foudre qui tua deux de ses domestiques, dans la maison d’East-Bourne, il était placé derrière une croisée vitrée. La monture de la croisée n’éprouva aucun dommage, mais les carreaux de vitre disparurent complétement : la foudre les avait réduits en poussière.

À la rigueur, on pourrait supposer que la rupture des vitres est la conséquence de l’ébranlement de l’air, un simple effet du bruit, de la détonation. Venons donc à des faits moins douteux.

Le 17 septembre 1772, la foudre qui tomba à Padoue, sur une maison située à Prato della Valle, perça un carreau de vitre de la fenêtre du rez-de-chaussée, d’un trou net et rond pareil à celui qui serait résulté de l’action d’un foret.

L’ingénieur Caselli, d’Alexandrie, remarqua sur les vitres de ses fenêtres, en 1678, immédiatement après un coup de foudre (voyez p. 122), des trous ronds, presque sans fissures adjacentes.

En septembre 1824, la foudre étant tombée à Milton- of-Comage, dans la maison de M. William Bremmer, un des carreaux de vitre de la fenêtre se trouva percé d’un trou circulaire de la grandeur d’une balle de fusil : dans le reste de son étendue, ce carreau n’offrait pas une seule fissure.

Un trou sans fissure, parfaitement circulaire, ne saurait être l’effet de l’ébranlement résultant du bruit. Au besoin, on pourrait le citer aussi comme une preuve de l’extrême rapidité avec laquelle la matière fulminante marche. Le trou de la vitre de M. Bremmer fortifie les