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le docteur Winthorp concluait, de cette double remarque, que, pour échapper aux atteintes du météore, lorsqu’on est surpris par l’orage en rase campagne , ce qu’on peut faire de mieux, c’est de se placer à une petite distance de quelque grand arbre : par petite distance, il entendait toutes celles qui sont comprises entre 5 et 12 mètres. Une station plus favorable encore, serait celle qui satisferait aux mêmes conditions de distance, relativement à deux arbres voisins. Franklin approuvait ces préceptes. Henley, qui, lui aussi, les croyait fondés sur la théorie et sur l’expérience, ne les modifiait, dans le cas d’un seul arbre, qu’en recommandant de se placer, relativement à la souche, à une distance de 5 à 6 mètres au delà de la verticale passant par l’extrémité des plus longues branches.

D’après certaines analogies, des physiciens admettent que la foudre respecte toujours le verre. De là à supposer qu’une cage construite en totalité avec du verre serait un lieu de refuge parfaitement sûr, il n’y avait qu’un pas. Aussi des cages de cette matière ont-elles été proposées, et même construites, à l’usage des personnes qui redoutent beaucoup la foudre.

Je suis assurément très-disposé à croire qu’en temps d’orage une enveloppe vitreuse atténue quelque peu le danger dont on est menacé ; mais je ne puis admettre qu’elle le fasse totalement disparaître. Voici sur quoi mes doutes se fondent.

Le grand coup de foudre qui atteignit le palais Minuzzi, dans le territoire de Ceneda, le 15 juin 1776, perça ou brisa plus de huit cents carreaux de vitre.

Lorsque M. James Adair fut jeté à terre, en sep-