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Les anciens croyaient que jamais la foudre ne tombe sur le laurier ! Jamais ne serait plus une expression justifiable ; car je trouve, dans les Notes de Poinsinet de Sivry, un des traducteurs de Pline, que Sennert, que Vicomercatus, que Philippe-Jacques Sachs , rapportent plusieurs cas de lauriers foudroyés.

Maxwell range le hêtre parmi les arbres que la foudre respecte. Une brochure de M. Héricart de Thury, distribuée à l’Académie des sciences, m’apprend qu’un vieux hêtre, réservé, en 1835 , dans une ancienne futaie abattue au milieu de la forêt de Villers-Cotterets, fut foudroyé et à peu près démoli, au mois de juillet de la même année.

Des considérations théoriques avaient porté à croire que les arbres résineux sont à l’abri des coups de foudre. On vient de voir cependant que Maxwell place le pin parmi ceux qui sont frappés le plus souvent. Dans la brochure de M. de Thury, que je viens de citer, je trouve, parmi les arbres foudroyés :

Un pin, à Saint-Martin-de-Thury, le 2 août 1821 ;

Un sapin, à Saint-Jean-de-Day (Manche), en juin 1836 ;

Un merisier, à Anthilly, en août 1834 ;

Un acacia, à Saint-Jean-le-Pauvre-de-Thury, en septembre 1814 ;

Un orme, à Moiselles, en juin 1823 ;

Des chênes et des peupliers.

Les hommes sont souvent frappés de la foudre, au milieu des plaines découvertes. Le danger, beaucoup de faits le prouvent, est plus grand encore sous les arbres ;