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était couchée, et cette dame n’eut d’autre mal que la peur.

À ces faits, j’en opposerai d’autres non moins authentiques.

Le lxiiie volume des Philosophical Transactions renferme un mémoire dans lequel le révérend Samuel Kirkshaw rend compte de toutes les circonstances du coup de foudre qui surprit M. Thomas Hearthley, endormi dans son lit, à Harrowgate, le 29 septembre 1772, et le tua raide. Madame Hearthley, couchée à côté de son mari, ne fut pas même éveillée. Pour elle, tout se réduisit à une douleur dans le bras droit qui dura seulement quelques jours.

Le 27 septembre 1819, à cinq heures du matin, la foudre tomba à Confolens (Charente), sur une maison où elle tua la servante couchée dans son lit. Le corps était sillonné depuis le cou jusqu’à la jambe droite.

L’idée qu’un matelas offrait une garantie suffisante contre les coups de foudre, a été fort répandue. De là, l’abri que certaines personnes allaient chercher en temps d’orage sous les matelas de leurs lits ; mais le coup de foudre qui frappa, le 5 septembre 1838, la caserne Saint-Maurice à Lille, montra qu’on aurait tort d’accorder trop de confiance à un pareil préservatif. M. le docteur Poggiale reconnut, en effet, que la foudre avait percé de part en part les matelas de deux lits sur lesquels deux soldats étaient alors couchés.

Chez les Romains, les peaux de veau marin étaient considérées, comme un préservatif efficace contre la foudre. Par cette raison, on en faisait des tentes sous lesquelles