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pendant les orages. L’eau est destinée à éteindre le feu de la foudre.

Dans certaines conditions que nous développerons tout à l’heure, une nappe d’eau devient un préservatif à peu près certain pour tout ce qui est dessous ; il n’en faut pas conclure, cependant, que les poissons ne puissent être foudroyés au sein des masses liquides les plus étendues.

Weichard Valvasor nous apprend (Philosophical Transactions, tome xvi), que la foudre étant tombée, vers l’année 1670, sur le lac de Zirknitz, dans le compartiment nommé Leuische, on vit presque aussitôt flotter à la surface de l’eau une telle quantité de poissons que les habitants du voisinage en remplirent vingt-huit tombereaux.

Le 14 septembre 1772, la foudre tomba à Besançon, dans le Doubs. Aussitôt après, la surface de l’eau fut couverte de poissons étourdis qui flottaient au gré du courant.

Dans l’antiquité, on croyait généralement que les personnes au lit et couchées n’avaient rien à redouter de la foudre. Cette opinion, quelque extraordinaire qu’elle soit, paraît avoir conservé des partisans. Je vois, par exemple, que M. Howard enregistre ces deux faits-ci avec une prédilection particulière :

Le 3 juillet 1828, la foudre tomba sur un cottage à Birdham, près de Chichester. Elle réduisit un bois de lit en éclats, roula par terre les draps, les matelas et la personne qui reposait dans ce lit, sans lui faire aucun mal.

Le 9 du même mois, la foudre enleva à Great-Hougton, près de Duncaster, la couverture du lit où madame Brook