Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que Numa avait le même secret ; que Tullus Hostilius, peu exact dans l’accomplissement des cérémonies empruntées à son prédécesseur, se fit foudroyer lui-même. Quant au moyen d’évoquer ainsi le météore, Pline parle seulement de sacrifices, de prières, etc. Nous pouvons donc passer à un autre objet[1].

Les anciens (Pline, livre ii, § 56) croyaient que la foudre ne pénètre jamais en terre au delà de 2 mètres. Aussi, la plupart des cavernes leur semblaient-elles des asiles complètement sûrs ; aussi, dès qu’il était possible de prévoir un orage, Auguste, dit Suétone, se retirait-il dans un lieu bas et voûté.

Les tubes vitreux, produits de la foudre, dont il a été si longuement question (chap. xxi), et qui descendent quelquefois dans le sol jusqu’à 10 mètres de la surface, montrent combien les anciens se trompaient. Personne ne sait, personne ne pourrait dire, même aujourd’hui, à quelle profondeur on serait à l’abri des foudres descendantes, et, à plus forte raison, des foudres ascendantes.

Afin d’ajouter à la garantie qui résulte de l’épaisseur de maçonnerie, de pierre ou de terre dont un souterrain ou une caverne naturelle sont recouverts, les empereurs du Japon, s’il faut en croire Kaempfer, font établir un réservoir d’eau au-dessus de la grotte où ils se réfugient

  1. Est-il vrai qu’il ait existé une médaille romaine portant pour légende Jupiter Elicius, et représentant ce dieu planant sur un nuage, tandis qu’un Étrusque lance dans les airs un cerf-volant ?

    Duchoul a fait graver une médaille d’Auguste où l’on voit un temple de Junon, déesse de l’air, dont le faîte est armé de plusieurs tiges pointues ! — Cette médaille est-elle authentique ?

    (Laboissière, Acad. du Gard.)