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rhénanes, la foudre tomba sur douze clochers dispersés dans cette grande étendue de pays, en incendia plusieurs et endommagea considérablement les autres.

Je puis, j’imagine, quitter ces recensements sans dire que je les crois fort incomplets ? tout le monde, en effet,, aura compris qu’ils ne peuvent servir qu’à titre de limite en moins.

Le besoin de garantir les édifices de la foudre doit se mesurer sur le nombre de ceux qui sont frappés annuellement, et aussi sur l’étendue et la gravité des dégâts que le météore traîne à sa suite. Trois ou quatre citations feront apprécier l’importance de cette dernière considération.

En 1417, la foudre mit le feu à la pyramide en charpente qui terminait le clocher de Saint-Marc, à Venise : l’incendie consuma tout. La pyramide fut reconstruite, mais le tonnerre la réduisit de nouveau en cendres le 12 août 1489.

Le 20 mai 1711, un seul coup de foudre fit non-seulement de très-grands dégâts à l’intérieur et à l’extérieur de la tour principale de la ville de Berne, mais il dévasta encore neuf maisons des environs.

La pyramide de Saint-Marc (cette fois elle était en pierre) reçut un violent coup de foudre le 23 avril 1745. Les réparations des dégâts coûtèrent plus de 8,000 ducats (63,000 fr.)

En 1759, le 27 juillet, la foudre brûla toute la charpente du toit de la cathédrale de Strasbourg.

Au mois d’octobre suivant, le météore frappa la partie supérieure de la magnifique tour de la même ville, et coupa si complètement un des piliers qui soutenaient la