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§ 2. – Destruction des édifices et des navires.

Si peu de personnes périssent par le tonnerre dans l’enceinte de nos villes, le nombre des maisons et des édifices frappés et gravement endommagés est, au contraire, considérable.

Pendant la seule nuit du 14 au 15 avril 1718, la foudre tomba sur vingt-quatre clochers, dans l’espace compris, le long de la côte de Bretagne, entre Landerneau et Saint-Pol-de-Léon.

Pendant la nuit du 25 au 26 avril 1760, la foudre tomba trois fois, dans le court intervalle de vingt minutes, sur l’église et sur les bâtiments de l’abbaye de Notre-Dame de Ham.

Dans la seule matinée du 17 septembre 1772, la foudre atteignit, à Padoue, quatre édifices différents.

Un mémoire de Henley, qui porte la date de décembre 1773, m’apprend que le même jour, je me trompe, à peu près au même instant, la foudre frappa à Londres : le clocher de Saint-Michel, l’Obélisque dans Saint-George’s-Fields, le nouveau Bridewell, une maison de Lambeth, une maison près du Wauxhall , et un grand nombre d’autres endroits fort distincts les uns des autres, sans compter un navire hollandais à l’ancre dans la Tamise, près de la Tour.

Un savant allemand trouvait, en 1783, que, dans l’espace de 33 ans, la foudre était tombée sur 386 clochers et y avait tué 121 sonneurs[1]. Le nombre des blessés était bien plus considérable encore.

  1. Ces chiffres n’étonneront personne si je dis que le 11 juin 1755, le tonnerre étant tombé sur le clocher du village d’Aubigny, y tua