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l’étaient au contraire de bas en haut, comme si la foudre fût remontée de la base au sommet : elle avait en outre fait un sillon, ou une rainure peu profonde, sur le bois adulte, qui disparaissait dans la partie supérieure, où l’entaille, fort rétrécie, n’attaquait plus que la superficie de l’écorce.

CHAPITRE XXXVIII.
DES DANGERS QUE FAIT COURIR LA FOUDRE.
ces dangers sont-ils assez grands pour mériter qu’on s’en
occupe ? — édifices et navires foudroyés.
§ 1er. – Les dangers que fait courir lu foudre sont-ils assez grands pour mériter qu’en s’en occupe ?

Le danger d’être frappé de la foudre est-il assez grand pour qu’on doive raisonnablement attacher de l’importance aux moyens d’y échapper ? La question a plusieurs faces : elle peut être envisagée, relativement aux simples individus, relativement aux habitations, relativement aux navires.

Dans l’intérieur des grandes villes d’Europe, les hommes paraissent être très-peu exposés. Lichtenberg dit s’être assuré qu’en un demi-siècle cinq hommes seulement furent gravement frappés de la foudre, dans l’enceinte de la ville de Gœttingue. Sur les cinq, trois moururent.

On rapporte qu’à Halle, un seul homme a été foudroyé à mort dans l’intervalle de 1609 à 1825, c’est-à-dire en plus de deux siècles.

À Paris, où l’on tient les tables de l’état civil avec tant de régularité, M. le chef de bureau de la statistique de la préfecture m’assure que, depuis un très-grand