Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne pas admettre, avec les physiciens qui les ont discutés, qu’elle fut ascendante à Rouvroi, à Tacon, à la Salpêtrière ; qu’au lieu de descendre des nuages à terre, elle s’élança de la terre vers les nuages. Admettez, au contraire, la possibilité d’effets indirects : prenez la vapeur d’eau comme intermédiaire, et le soulèvement du dallage de Rouvroi, et la projection de bas en haut du cercle en fer de Tacon, et des lambeaux du chapeau de la Salpêtrière, ne pourront plus servir à indiquer le sens du mouvement de la foudre.

Les coups de foudre n’opèrent quelquefois la décortication des arbres que partiellement. Alors il n’est pas rare de trouver de longues lanières d’écorce et d’aubier, complètement détachées par le bas et adhérentes encore au tronc vers le sommet. Les anciennes collections de l’Académie des sciences me fourniraient au besoin plusieurs exemples d’effets de cette nature. J’en trouverais aussi en parcourant le Journal de Physique, notamment un Mémoire de M. Mourgues sur des orages observés à Marsillargues, près de Montpellier, en juin 1778 ; un Mémoire de M. Marchais relatif à des foudres qui frappèrent, à Paris, plusieurs arbres des Champs-Élysées, etc., etc.; mais toutes ces écorces, arrachées de bas en haut, n’auront plus la signification qu’on se plaisait à leur attribuer, dès que la vapeur d’eau sera considérée comme l’agent possible de la décortication.

J’en dirai tout autant d’un autre phénomène signalé avec le même soin par les observateurs. Les feuilles des arbres frappés de la foudre : celles des arbres de la campagne de M. Mourgues, à Marsillargues ; les feuilles des