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subtile ou de la vibration, a semblé jusqu’ici devoir coïncider avec celui des effets mécaniques engendrés par la matière ou par l’impulsion du fluide. La foudre qui lancera un corps de haut en bas devra, disait-on naturellement, s’appeler foudre descendante ; le nom de foudre ascendante, au contraire, appartiendra à celle qui projettera de bas en haut les matières placées sur son chemin. Viendront ensuite, s’il y a lieu, les foudres obliques et latérales diversement orientées. Les faits à l’appui de ces distinctions ne manquent pas ; citons-en quelques-uns.

Le 24 février 1774, la foudre frappa le clocher du village de Rouvroi, au nord-ouest d’Arras. Un de ses effets fut le soulèvement du pavé, composé de grandes pierres bleues, qui existait sous un porche correspondant verticalement à la flèche du clocher.

Dans l’été de 1787, la foudre tomba sur deux personnes qui s’étaient réfugiées sous un arbre, près du village de Tacon, dans le Beaujolais. Leurs cheveux furent lancés sur le haut de l’arbre. Un cercle de fer qui liait le sabot d’un de ces malheureux se trouva aussi, après l’événement, accroché à une branche très-élevée.

Le 29 août 1808, le tonnerre tomba sur un pavillon en forme de rotonde et couvert de chaume, dépendant d’un cabaret situé derrière l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris. Un ouvrier, qui était assis sous ce pavillon, fut tué. On trouva les morceaux de son chapeau incrustés au plafond.

Regardez tous ces phénomènes de soulèvement comme des effets directs de la foudre, et il semblera difficile de