Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en effet, que si le plus ordinairement on l’a assimilée à l’odeur de soufre, d’autres ont pris leur terme de comparaison dans le phosphore ; d’autres, enfin, dans le gaz nitreux. L’odeur des gaz nitreux, comme on a pu le voir dans le chapitre XVII (p. 94), serait la plus facile à expliquer.

§ 5. — La foudre opère des fusions, des vitrifications instantanées; elle raccourcit les fils métalliques le long desquels sa transmission s'effectue ; elle perce de plusieurs trous les corps qui se trouvent sur son passage, etc., etc.

Je ne puis rien ajouter ici à ce que nous avons dit, en point de fait, sur ces singuliers effets de la foudre. Nous ignorons complétement de quelle manière elle développe instantanément tant de chaleur. Pour expliquer les trous multiples qui résultent quelquefois de son passage à travers des plaques métalliques, on a imaginé des modes d’agglomération et de propagation de la matière fulminante, dont le moindre défaut est de ne pas rendre compte des directions inverses des rébarbes. Ces directions inverses portent à croire que deux courants opposés vont se rencontrer à la surface des corps foudroyés. Le raccourcissement des fils semble devoir être la conséquence des efforts que fait la matière fulminante pour s’échapper transversalement, et qui se manifestent aux yeux par des phénomènes de lumière ; mais je n’insisterai pas davantage sur ces vagues aperçus. De nouvelles expériences, de nouvelles observations pourront seules leur assigner une place légitime dans la science.

§ 6. — Transports de matière opérés par la foudre.

Les corps en mouvement produisent des effets mécaniques qui dépendent à la fois de leur masse et de leur