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rence dans l’espace. Le résultat de la multiplication sera la limite en moins que nous cherchions. Citons quelques chiffres.

Nous trouvons, à la page 79, que de L’Isle observa à Paris, en 1712, des tonnerres dont les roulements durèrent 39, 41 et 45 secondes. En multipliant ces trois nombres par 337, on aura respectivement 13,143; 13,817; 15,165 mètres, c’est-à-dire que les éclairs correspondants avaient au moins des longueurs de 3.3 lieues ; de 3.4 lieues ; et de 3.8 lieues. Qui se serait attendu à de si énormes résultats ?

Pour fixer les idées, j’ai supposé, en commençant, que l’éclair était situé d’un seul côté du zénith. Toute autre hypothèse n’altérerait pas les conséquences auxquelles nous sommes arrivé. Seulement, les limites calculées (car, faute d’un angle, nous n’avons trouvé que des limites) se trouveraient encore plus au-dessous de la longueur réelle de l’éclair.

En Abyssinie, M. d’Abbadie trouva, trigonométriquement, des éclairs dont la longueur surpassait 6,700 mètres.

M. Petit a vu, à Toulouse, des éclairs dont la longueur atteignait 17,000 mètres.

M. Weissenborn, le traducteur allemand de la première édition de cette notice, a déterminé, trigonométriquement, la longueur d’un éclair qu’il observa près de Weimar, le 2 mai 1839. Il trouva, pour cette longueur, 8,680 mètres, ou un peu plus de 2 lieues. On doit remarquer que les échos n’ont pu exercer aucune influence sur ce résultat.