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la même diminution. Des deux longueurs mises en comparaison dans l’inégalité précédente, retranchons le plus court rayon visuel mené de l’observateur à l’éclair ; il restera, d’une part, la différence du plus long au plus court rayon visuel ; de l’autre, le court rayon visuel, plus la longueur de l’éclair, moins le court rayon visuel, c’est-à-dire en définitive la longueur de l’éclair. Il demeure ainsi établi que la différence des deux rayons visuels en question est plus petite que la longueur de l’éclair[1]. Quand cette différence sera évaluée en mètres, on aura donc une limite en moins pour la longueur cherchée. Voyons maintenant si l’évaluation en mètres de la différence des deux rayons visuels est possible.

Pourquoi l’éclair est-il suivi d’un roulement ? Parce que ses diverses parties sont, en général, à des distances inégales de l’observateur. Quelle est la durée du roulement ? Cette durée, nous l’avons déjà expliqué aussi, est le temps dont le son a besoin, pour parcourir un intervalle égal à la différence de longueur des deux lignes menées aux deux extrémités de l’éclair. En multipliant par 337 le nombre de secondes que le roulement du tonnerre a duré, on aura donc, en mètres, la différence des deux rayons visuels menés aux deux extrémités de l’éclair, tout comme s’il avait été possible de mesurer cette diffé-

  1. Un calcul, pour simple qu’il soit, est toujours difficile à développer en paroles. Le résultat auquel nous voulions arriver n’était au reste que ce principe de géométrie : dans tout triangle rectiligne, un côté est plus grand que la différence des deux autres, principe qui lui-même découle directement de cet autre, connu de tout le monde : un côté est plus petit que la somme des deux autres.