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tion de la ligne visuelle, et ainsi de suite. Toutefois, des observations, destinées à mettre cette liaison intime des zigzags des éclairs et des éclats du tonnerre au nombre des vérités démontrées, auraient de l’intérêt et me semblent pouvoir être recommandées à l’attention des physiciens.

§ 3. – Longueur des éclairs.

Quiconque a un peu réfléchi sur la marche de l’esprit humain, n’attache guère d’importance aux théories qu’à raison des expériences ou des connexions qu’elles suggèrent et dont, sans ce guide, on ne se serait pas avisé. Ce genre de mérite ne manquera pas à la théorie que nous venons de présenter du roulement du tonnerre. Elle va nous donner en effet, sinon les vraies longueurs des éclairs, du moins des évaluations évidemment plus petites, ce qui est déjà quelque chose.

Concevons un éclair situé tout entier d’un certain côté du zénith. Menons deux rayons visuels à ses deux extrémités. Ces deux rayons et l’éclair supposé rectiligne formeront un triangle dans lequel l’ceil de l’observateur occupera l’angle inférieur.

Dans tout triangle de cette espèce, un coté est plus petit que la somme des deux autres. Nous pourrons donc établir l’inégalité suivante : le rayon visuel mené de l’œil de l’observateur à l’extrémité de l’éclair la plus éloignée, est plus petit que la somme formée en ajoutant à la longueur du rayon mené à l’extrémité la plus voisine, la longueur de l’éclair. Mais si deux quantités sont inégales, elles demeurent encore inégales quand toutes les deux ont subi