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2 secondes ; à 3,370 soldats, un bruit de 10 secondes, et ainsi de suite, toujours proportionnellement.

La file de soldats restant toujours rectiligne, menons-lui une perpendiculaire par son milieu, et plaçons l’observateur en un point quelconque de cette perpendiculaire. Alors, le bruit qui parviendra le premier à son oreille, sera celui du fusil du soldat du milieu de la file, de celui auquel aboutit le pied même de la perpendiculaire. Ensuite, il lui arrivera successivement, mais par couples, les bruits des fusils de chacun des deux soldats symétriquement placés par rapport au milieu. Le roulement se terminera donc par un bruit provenant de la décharge des fusils situés aux deux extrémités.

Remplaçons une file rectiligne par une file circulaire et plaçons l’observateur au centre. Dans cette position, la distance de cet observateur à tous les soldats étant la même, il n’entendra plus de roulement, mais au lieu de cela une seule détonation formée de la réunion des bruits de tous les fusils.

Ai-je besoin d’en dire davantage pour que chacun comprenne maintenant l’étroite liaison qu’il y a entre les éclats de tonnerre et les zigzags des éclairs ? Quand un éclair qui fuyait, si cette expression m’est permise, dans une direction aboutissant à l’œil de l’observateur, se replie sur lui-même pour se présenter pendant quelques instants de face, il est de toute évidence qu’il doit en résulter une augmentation de bruit. Il n’est pas moins clair que cette augmentation sera suivie à son tour d’un affaiblissement brusque, si par une seconde inflexion l’éclair se trouve amené de nouveau à se mouvoir à peu près dans la direc-