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jouent un rôle dans ces phénomènes. La question est de décider si toujours des échos sont la cause des roulements observés.

J’ai cité des cas (p. 79) où le roulement du tonnerre a duré 36, 41 et même 45 secondes. Est-il prouvé que des échos pourraient donner lieu à d’aussi longs roulements ? En fait d’échos proprement dits, ce qui, en ce moment, me revient à la mémoire de plus extraordinaire, est une observation de mon ami le révérend Will. Scoresby. Près des lacs de Killarney, dans une station que les guides lui avaient indiquée, M. Scoresby entendait le bruit de la décharge d’un pistolet pendant une demi-minute. Nous aurions besoin de trois quarts de minute au moins ; mais il est permis de supposer que si le bruit retentissant du canon avait remplacé celui d’un pistolet, les 30 secondes seraient devenues 45 secondes et même davantage. L’intensité me semble d’autant mieux devoir être prise ici en considération que, dans une localité des environs de Paris qui n’a jamais été citée, je crois, comme bien remarquable sous le rapport des échos, qu’au pied de la tour de Montlhéry, pendant des expériences sur la vitesse du son faites dans le mois de juin 1822, MM. de Humboldt, Bouvard, Gay-Lussac et Emile de Laplace entendaient pendant 20 à 25 secondes le roulement du canon qu’on tirait à côté d’eux. Il y a donc peu d’espoir d’arriver ainsi à quelque chose de décisif, touchant le rôle exact que jouent les échos dans le roulement du tonnerre.

Les marins assurent qu’en pleine mer la foudre est accompagnée da longs roulements comme à terre, quoi-