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en quelque sorte inverse. Ils croient que, dans son trajet, la foudre produit le vide partout où elle passe. Le bruit serait la conséquence de la rentrée de l’air, ainsi que cela arrive dans l’appareil connu dans tous les cabinets de physique sous le nom de crève-vessie.

La rentrée subite de l’air dans le vide doit incontestablement occasionner du bruit. Si la foudre produit du vide en traversant l’atmosphère, le tonnerre en sera la conséquence ; mais par quelle cause physique la foudre engendre-t-elle un vide ? Voilà ce que personne n’a découvert. L’explication du tonnerre est donc encore à trouver ; jusqu’ici on s’est contenté de remplacer une difficulté par une difficulté plus grande.

Quelle que soit, au surplus, la cause physique des détonations de la foudre, il n’en reste pas moins à rechercher dès à présent l’origine des longs roulements que tout le monde a remarqués, l’origine des changements d’intensité subits et si souvent répétés, qui sont connus des météorologistes sous le nom d’éclats.

Pendant longtemps, on s’est accordé à voir dans les roulements du tonnerre de simples jeux d’échos. Cette explication a été ensuite abandonnée comme elle avait été adoptée, je veux dire d’après un premier aperçu. Voyons, quant à nous, la place qu’une discussion sérieuse permet de lui assigner.

Tous ceux qui ont été témoins d’un orage dans quelque vallée entourée de hautes montagnes, savent combien des circonstances locales peuvent donner de retentissement, d’intensité, de durée, aux éclats de la foudre. Nous n’avons donc pas à rechercher si, parfois, des échos