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comme nous venons de le voir, la conséquence que les nuages, foyer supposé de la foudre, ne pourraient être à plus de 101 mètres de hauteur, et qu’ils devraient envelopper la flèche du dôme. Si donc la flèche est restée libre, si les nuages l’ont toujours dominée, il sera prouvé que la détonation n’est pas née dans leur sein, et la théorie des foudres ascendantes produira en sa faveur un argument presque irrésistible.

À Strasbourg, dont le clocher a 142 mètres de hauteur, le même mode d’observation s’étendrait jusqu’au cas où l’intervalle de l’éclair au bruit serait de 4/10es de seconde. Près des montagnes, si l’on s’y était procuré à l’avance un certain nombre de repères bien cotés, il deviendrait facile d’aller à des secondes entières. Des secondes entières d’intervalle ne seraient enfin, en aucun lieu, un obstacle à l’application de la méthode, si l’on était muni d’un ballon captif, à l’aide duquel on pourrait ou déterminer la hauteur exacte des nuages, ou même seulement une limite en moins.

Je ne sais si je me trompe, mais des observations de ce genre méritent toute l’attention des physiciens. Ne serait-il pas intéressant de trancher par une simple comparaison de chiffres l’interminable question des foudres ascendantes, c’est-à-dire des foudres qu’on a supposées devoir s’élever de terre ? Quant à ceux qui pensent que deux effluves, l’une ascendante et l’autre descendante, concourent invariablement à la production de tous ces phénomènes, ils trouveraient peut-être dans le même cadre d’expériences, en les supposant faites de deux lieux à la fois, de quoi reconnaître où la détonation se produit ;