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de chaux, de quartz ou de tout autre cristal doué de la double réfraction. Ce prisme est achromatisé.

Sans le prisme, si vous dirigiez le tuyau vers un objet rayonnant ou seulement éclairé, vous ne verriez qu’un disque circulaire plus ou moins lumineux. À travers le prisme doublement réfringent, vous apercevez deux de ces disques.

Quand la lumière de l’objet qu’on observe est de la lumière blanche directe, les deux disques paraissent blancs. Si, au contraire, la lumière éclairante n’arrive dans le tuyau qu’après avoir été réfléchie sous un angle notablement différent de 90°, les deux disques sont diversement colorés. Supposez l’un rouge, par exemple, l’autre sera vert. Les deux teintes changent quand on fait tourner le tuyau sur lui-même, mais elles sont toujours complémentaires l’une de l’autre : leur réunion reproduit le blanc.

La lumière reflétée par l’air atmosphérique jouit, dans notre instrument, de toutes les propriétés de celle qui est réfléchie par le verre, par l’eau, etc. Dirigez, en effet, le tuyau vers un ciel serein, et vous verrez les deux disques briller des plus vives couleurs. Il n’y a qu’une zone très-étroite voisine du soleil, et un espace plus circonscrit encore situé à l’opposite, où la coloration soit insensible.

À peine aurai-je maintenant besoin d’ajouter quelques mots pour expliquer comment ce simple tuyau conduira à la solution désirée :

Il est nuit, l’air est serein, de temps à autre des éclairs dits de chaleur illuminent le ciel. Après avoir