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qu’ils ont toujours la même origine. Ceux qui croient qu’un ciel parfaitement serein est souvent sillonné par des éclairs directs, par des éclairs qui jaillissent spontanément dans un air sans nuages, peuvent s’appuyer sur la circonstance que souvent les prétendus éclairs de chaleur se montrent, à Paris par exemple, pendant des nuits entières, et vers tous les points de l’horizon, sans que le ciel vienne à se couvrir. L’existence aussi prolongée d’une sorte d’oasis de sérénité n’est, en effet, guère probable.

Le jour où il y aura sur la surface d’un pays autant d’observateurs météorologistes que la science le réclame, on arrivera aisément, par la comparaison de leurs journaux, à reconnaître si les éclairs de chaleur vus dans un endroit donné étaient ou n’étaient pas la réverbération des éclairs provenant d’un orage éloigné. En attendant, il ne me semble pas impossible de décider la question par les observations d’un seul lieu, d’une seule personne, et à l’instant même où le phénomène apparaît.

L’instrument que je réclamerai pour cela n’est pas compliqué. Il se compose d’un tuyau de 3 à 4 décimètres de long, portant à celle de ses extrémités qui doit être tournée vers les éclairs un bouchon percé d’une ouverture circulaire de quelques millimètres de diamètre. Cette ouverture est couverte d’une plaque de cristal de roche à faces parallèles, de 5 à 6 millimètres d’épaisseur, taillée perpendiculairement aux arêtes du prisme hexaèdre du cristal naturel. À l’autre extrémité du tuyau, à celle où s’applique l’œil, existe un prisme de carbonate