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qu’elle peut opposer à la marche de la foudre des résistances inégales dans divers sens.

Les éclairs en boule dont nous avons cité tant d’exemples, et qui sont si remarquables, d’abord par la lenteur et l’incertitude de leurs mouvements, ensuite par l’étendue des dégâts qu’ils occasionnent en éclatant, me paraissent aujourd’hui un des phénomènes les plus inexplicables de la physique.

Ces boules, ces globes de feu, semblent des agglomérations de substances pondérables, fortement imprégnées de la matière de la foudre. Comment se forment de telles agglomérations ? Dans quelles régions sont-elles nées ? D’où proviennent les substances qui les composent ? Quelle en est la nature ? Pourquoi s’arrêtent-elles quelquefois pendant un temps assez long pour se précipiter ensuite avec une grande rapidité, etc., etc.? Devant toutes ces questions, la science reste muette.

La foudre, en traversant l’atmosphère, détermine çà et là une combinaison de ses deux éléments gazeux, elle les transforme en acide nitrique. Serait-il donc impossible que la même action opérât quelquefois instantanément une sorte de demi-réunion des matières de toute nature qui peuvent exister dans un certain volume d’air ? Si cette conjecture, que je ne présente, bien entendu, qu’à ce titre, paraissait inadmissible, je rappellerais que M. Fusinieri déclare avoir constamment trouvé du fer métallique, du fer à divers degrés d’oxydation et du soufre, dans les dépôts pulvérulents qui entourent les fissures à travers lesquelles la foudre s’est ouvert un passage. Sans vouloir assurément réveiller des idées surannées touchant les