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plétement indécis, je l’avoue, devant la question qu’on vient de lire.

Lorsque je prends les expériences de M. Wheatstone pour complétement avérées, lorsque mon attention se porte sur l’incomparable rapidité avec laquelle la foudre traverse les régions aériennes et les corps solides qui la propagent à la surface de la terre, je me sens peu enclin à la composer d’une agglomération de molécules matérielles, d’un amas de très-petits projectiles : des ondulations semblent se concilier beaucoup mieux avec de pareilles vitesses. Bientôt après cependant me reviennent à l’esprit ces grands effets mécaniques, ces transports de poids considérables opérés par la foudre. Si je me rappelle , en même temps, que malgré toute la délicatesse des procédés employés, qu’en opérant sur des leviers suspendus dans le vide à des fils d’araignée, avec la lumière concentrée au foyer des plus grands miroirs, des plus larges lentilles, on n’a pas engendré les plus légères déviations, toutes mes incertitudes renaissent, et les ondulations fulminantes se représentent à moi hérissées de mille et mille difficultés.

Passons, au surplus, à un examen rapide des principaux phénomènes que nous avons décrits.

§ 1er. – Éclairs.

Les Étrusques, dont toute l’antiquité a célébré la science au sujet de la foudre, en distinguaient de trois sortes : la première était une foudre d’avis ; la seconde produisait déjà certain dommage ; la troisième se composait d’un feu destructeur qui frappait les simples individus, ravageait