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Elle enleva et noircit légèrement quelque peu de la dorure, au point le plus élevé de la croix en cuivre qui surmontait le clocher ; elle fondit çà et là de petites parties de soudure. Pendant son trajet le long des 6 mètres de la barre, elle ne laissa aucune trace appréciable, ni sur le fer, ni en aucun point de la maçonnerie environnante ; mais, dès qu’un métal continu lui manqua, les vrais dégâts commencèrent. La grosse pierre de taille au milieu de laquelle l’extrémité inférieure de la barre se trouvait soudée au plomb offrait, dans des éclats, dans des fentes dirigées en tous sens, des marques manifestes d’une violente commotion. À la hauteur de cette même pierre, une très-large ouverture s’était formée, de dedans en dehors, dans la paroi de la flèche. La descente de la foudre sembla s’être ensuite opérée par sauts, entre chaque barre ou crampon de fer et la barre ou le crampon immédiatement au-dessous. Seulement, il faut bien le remarquer, la foudre ne se borne pas, dans cette sorte d’itinéraire, aux seules pièces métalliques visibles. Les crampons placés dans l’épaisseur même des maçonneries, pour unir les pierres de taille entre elles, n’échappèrent pas plus que les autres à la matière fulminante.

En définitive, il y eut des pierres fendues, éclatées, pulvérisées, déplacées, lancées comme des projectiles, aux extrémités mêmes, ou très-près des extrémités des barres de fer employées dans la construction du clocher. Partout ailleurs les dégâts étaient ou nuls ou sans gravité. On dirait, d’après ces effets, que la foudre ne parvint à s’échapper, par les bouts des pièces métalliques