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§ 1er.

Rien de plus instructif, quant à la faculté que les métaux possèdent d’attirer à eux la totalité ou la presque totalité de la matière fulminante dont ils peuvent se trouver subitement enveloppés, que le coup de foudre, déjà cité dans un autre chapitre, qui, en 1754, produisit tant de dégâts sur l’immense tour en charpente de Newbury, aux États-Unis.

La foudre tomba sur la partie supérieure de cette tour. Elle était bien puissante, puisqu’elle détruisit radicalement et jeta au loin une pyramide en charpente de 21 mètres de haut.

Cette lourde pyramide rasée, la foudre trouva sur sa route un fil métallique qui joignait le marteau de la cloche aux rouages de l’horloge placée 6 mètres plus bas, se porta tout entière ou presque tout entière sur ce fil, et le fondit en quelques points. Je justifierai les mots presque tout entière qu’on vient de lire, en disant que, dans l’étendue verticale de 6 mètres occupée par le fil, la charpente environnante, celle de la tour, n’éprouva absolument aucun dommage, quoique la foudre fût loin d’avoir épuisé sa force sur la pyramide supérieure, comme cela résulte clairement des dégâts qu’elle fit, en continuant sa course descendante, dès que le fil métallique lui manqua.

Parvenue, en effet, à l’extrémité inférieure de ce fil, la foudre se précipita de nouveau sur la charpente de la tour, et la dégrada considérablement. Telle était encore son intensité, même en arrivant au sol, qu’elle arracha di-